Antibiotiques pour la toux grasse prolongée chez l'enfant

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La toux est le motif de consultation médicale le plus fréquent. Certaines personnes recommandent un traitement de la toux grasse prolongée aux antibiotiques. Deux petits ECR étaient disponibles pour l'analyse mais présentaient des défauts méthodologiques. Ils indiquaient que l'antibiothérapie était efficace dans le traitement de la toux grasse prolongée chez l'enfant, avec une guérison clinique chez un enfant sur trois. Les antibiotiques prévenaient la progression de la maladie chez un patient sur quatre. Aucun effet secondaire significatif n'était rapporté dans ces essais. Les résultats à long terme n'étaient pas évalués. Ces preuves sont limitées par un plan d'étude et une qualité médiocres. Cette revue est favorable à l'utilisation d'antibiotiques chez les enfants présentant une toux grasse prolongée. D'autres ECR présentant un plan d'étude mieux conçu et incluant des facteurs d'inclusion et d'exclusion et des mesures de résultats validées sont cependant nécessaires.

Conclusions des auteurs: 

Il est probable que les antibiotiques soient bénéfiques dans le traitement des enfants présentant une toux grasse chronique. Ces preuves sont cependant limitées par la qualité des études, les plans d'étude et les données de l'analyse de sensibilité. L'utilisation d'antibiotiques doit cependant être mise en rapport avec les événements indésirables bien établis auxquels ils sont associés. D'autres ECR bien planifiés et utilisant des mesures de résultats valides de la toux sont nécessaires afin de répondre à cette question de manière concluante.

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Contexte: 

La toux est le motif de consultation médicale le plus fréquent. Une toux chronique est rapportée chez jusqu'à 9 % des enfants d'âge préscolaire. Aux États-Unis, les recommandations pour la pratique générale suggèrent qu'un traitement antimicrobien pourrait être indiqué chez les enfants dont la toux dure plus de 10 jours. Les doutes concernant les bénéfices et effets délétères de l'antibiothérapie dans la toux prolongée chez l'enfant doivent être dissipés.

Objectifs: 

Une revue systématique Cochrane a été effectuée afin de déterminer l'efficacité de l'antibiothérapie chez les enfants présentant une toux grasse chronique (à l'exclusion des enfants atteints de bronchectasie ou d'une autre maladie respiratoire sous-jacente).

Stratégie de recherche documentaire: 

Le registre Cochrane des essais contrôlés (CENTRAL), le registre spécialisé du groupe Cochrane sur les voies respiratoires, MEDLINE et EMBASE ont été consultés, ainsi que des articles de revue et leurs références bibliographiques. Les dernières recherches ont été effectuées en octobre 2010.

Critères de sélection: 

Tous les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant des antibiotiques à un placebo ou à un groupe témoin chez des enfants atteints de toux grasse chronique ont été pris en compte.

Recueil et analyse des données: 

Les résultats des recherches ont été examinés sur la base des critères d'inclusion prédéfinis. Deux évaluateurs indépendants ont sélectionné, extrait et évalué les données en vue de l'inclusion. Les auteurs ont été contactés afin d'obtenir des informations supplémentaires. Les données ont été analysées sur la base de l'intention de traiter.

Résultats principaux: 

Deux études étaient éligibles dans la revue. Aucune de ces études n'était de haute qualité. Ces études n'incluaient pas d'analyse prospective de la qualité de la toux dans leurs critères d'inclusion mais indiquaient que plus de 75 % des enfants inclus présentaient une toux grasse (Darelid 1993). Au total, 140 patients âgés de sept ans ou moins ont été inclus dans la méta-analyse. L'antibiothérapie réduisait le pourcentage d'enfants non guéris lors du suivi (critère de jugement principal) dans les deux études ; le rapport des cotes combiné était de 0,13, IC à 95 %, entre 0,06 et 0,32 (en utilisant l'analyse en intention de traiter), ce qui se traduit par un nombre de sujets à traiter (NST) de 3 (IC à 95 %, entre 2 et 4). Aucune hétérogénéité significative n'était observée (le coefficient I2 des modèles à effets fixes et aléatoires était de 4 %). Pour cette mesure de résultat, l'estimation globale de l'effet et le degré d'hétérogénéité statistique étaient cependant sensibles au modèle utilisé pour la méta-analyse. La progression de la maladie, définie par le recours à des antibiotiques supplémentaires, était significativement inférieure dans le groupe de traitement (rapport des cotes de 0,10, IC à 95 %, entre 0,03 et 0,34), NST de 4 (IC à 95 %, entre 3 et 5). Les événements indésirables ne présentaient pas d'augmentation significative dans le groupe de traitement.

Les traductions sur ce site ont été rendues possibles grâce à la contribution financière du Ministère français des affaires sociales et de la santé et des instituts publics de recherche canadiens.